Poésie : J’ai eu le temps de regarder le monde

Ce que l’homme ne sait pas, c’est qu’il ne sait pas savoir ;
Ce qu’il ne comprend pas, c’est ce qu’il croit devoir ;
Ce qu’il ne voit pas, c’est ce qu’il croit ignorer ;
Et ce qu’il ne maîtrise pas, il cherche, faible, à minorer.
Ce qu’il croit avoir, est bien souvent une dette.
Et ce qu’il croit posséder est alors la cause de sa perte.

Lorsqu’on ne sait pas dans les choses voir,
Et que dans l’ignorance on croit à autrui devoir,
C’est qu’on ne sait pas que de la vérité on ignorait,
Et dans l’ignorance, se donnait la force, et minorait
Ce que ignorant on détruit, et en fait une perte ;
Et qu’après coup, avec le temps, on regrette.

J’ai eu le temps de regarder,
De regarder le monde, de le sonder,
Et garder en mon souvenir et voir en celui des tiers,
Ces gens qui, pour enseigner, même à la terre entière
Disent avec amour qu’il faut absolument comprendre,
Tout ce que le désir au monde veut prendre.
Ils jurent avec conviction qu’il faut, de tout savoir,
Et de bien combattre, lorsqu’il faut se rendre maître,
De ce qui grandit l’homme et le fait naître,
Dans un monde tout nouveau, avec sa nouvelle vie,
Toute du nouveau faite, où il faut vivre et pas par survie.

Que dire donc du savoir ?
Qu’en penser du devoir ?
Que dire lorsqu’il ne faut pas ignorer
Et qu’il ne faut de la vie rien minorer
Pour être puisqu’il faut, je le jure, renaître,
Sans à une meilleure cause être traitre ?
Seulement pour être, se tenir ci-devant, tout en meneur,
Et en homme qui, des autres créatures, n’est pas mineur,
Mais supérieur, et vit par la volonté de l’Univers,
Qui, parfait, ne fait jamais les choses de travers.

Daniel Tongning, ce 28 juin 2011 à Pais.

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