Afrique du Franc Cfa à l’Euro: Joseph Tchuindjang Pouemi


J’ai, comme beaucoup reçu cette invitation à redécouvrir l’œuvre de Joseph Tchuindjang Pouemi dans Google plus. L’invitation disait avec certitude que, redécouvrir cette oeuvre « n’est pas seulement se pourvoir d’un moyen essentiel pour comprendre les douleurs de l’Afrique, mais que c’était davantage de se donner un moyen, pour faire de la monnaie le « phénomène social par essence ». Alors que dans les zones euro et dollar le monétarisme  considère la monnaie comme une valeur en soi, l’invitation insistait sur le fait que Tchuindjang Pouemi nous montrait qu’elle est une allocation de crédit dont la légitimité dépend de l’usage que l’on en fait. 
Comprendre les douleurs, c'est prendre conscience de l'importance de la monnaie dans le développement des économies et se donner un moyen, c'est appeler à la responsabilité et au réveil. Le monde ne tourne pas rond. C'est le temps des révoltes et beaucoup d'États donneurs de leçon de démocratie et de liberté oublient leurs propres responsabilités dans l'étouffement des autres nations dont les gémissements n'ont pas la résonance des tumultes guerrières. 
Pour notre part, et s'agissant de l'épanouissement économies africaines, nous y voyons un rôle que doivent avoir les créateurs et les utilisateurs de la monnaie et la liberté d’action qu’ils doivent bénéficier et donc de l’autonomie de la décision qu’ils doivent disposer. Le problème est que le temps a passé et l’Afrique du CFA n’est pas plus avancée que l’Afrique non francophone. Les pays qui n’ont pas renoncé à leur liberté monétaire ne sont pas moins bien que les pays du CFA et qui, dans l’asservissement a perdu ou est à plaindre? 
Il y a trente ans après que Tchuindjang Pouemi a publié son ouvrage. Il dénonçait les effets dévastateurs du franc CFA sur les économies africaines. Sa critique reste plus juste que jamais, et on peut l’appliquer à la relation entre le CFA et l’Euro puisque, si le trésor français garde contre toute logique de liberté la fortune des pays d’Afrique, l’Europe est désormais complice de la confiscation de la souveraineté monétaire de ces pays. Alors, la question est: De quoi s’agit-il en effet et que doit-on comprendre dans cet œuvre ? 
D’abord de quoi s’agit-il ? Si la monnaie existe dans un pays, si elle est créée, elle est dépendante, elle est servante du pays, et il est plus aisé d'effacer son être que sa servitude. La monnaie est un rapport à l’État. Plus ce rapport est parfait, plus la monnaie est excellente ; plus ce rapport est opposé et dissemblable, plus le peuple est en misère et imperfection.  La monnaie, et certains le contesteront, est le serviteur du peuple. L'état de sa servitude ne doit pas être suspect et étranger au pays car c'est un état propre et essentiel à la monnaie au regard du pays, de  l’État créateur. Or, le franc CFA par rapport à l’indépendance et des souverainetés des pays d'Afrique a un état suspect car étranger aux pays dont il est la monnaie. Il en est ainsi en raison de la confiscation par le système des comptes d’opérations des libertés et des souverainetés économiques. 
Que doit-on comprendre dans cette œuvre ? Dans le rapport entre États parti de ces accords de dépendance, le plus à plaindre, ce ne sont pas les États d’Afrique mais la France qui dit être un pays des liberté de pensée et de démocratie mais qui, pour une affaire de nature monétaire, confisque la liberté et la souveraineté des peuples d’Afrique. L’Europe aussi car elle a accepté de s’associer à la France pour perpétuer un état de situation dont aucun d’entre les États européens n’accepterai. Aucun motif, aucune raison ne peut être invoquée pour maintenir un tel lien et pour priver ces États de leur indépendance et de l‘exercice pleine de leur souveraineté d’États libres, fût-ce sous le justificatif des accords taillés à dessein plus avantageux pour l‘europe. C’est là que le livre de monsieur Joseph Tchuindjang Pouemi  nous semble intéressant. 




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