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Affichage des articles du août, 2011

Poésie: Peu de gens croient le pauvre capable de faire l'aumône

Mon pauvre ! Qui s’arrêtera pour t’écouter ; Qui, d’entre les riches, pour entendre ta déclaration ! Une déclaration d’amour offrant ton amitié Qui s’arrêtera, reconnaissant, sans te prendre en pitié Et sans t’exposer au soleil de l’indignation ? Qui, oui, s’arrêtera, non plus pour douter, Pour douter, mon pauvre, de ta bonne intention, Mais pour ton bon cœur, et pour t’entendre murmurer, Comme dans la dernière édition Du journal, des mots, des bonnes choses , L’amour, qu’en convenables doses, Toi, le pauvre chuchotes humblement, En respectant le haut de la grandeur D’où, tout de magnificence vêtus et superbement, Les grands ont de la peine à montrer leur pudeur. Qui s’arrêtera pour prendre l’aumône que toi, tu tends, Au riche, prochain que tu aimes, et fais ta déclaration : Une déclaration d’amitié et d’amour que n’entend Celui-là qui te croit bien pauvre, Et prend ton offre comme une provocation, Une offense inacceptable, et pass

Poésie: Voilà la Chefferie Bandjoun

En partant de Dschang, sur la route de Yaoundé, Entre   Bafoussam et Bagangté, A la quête des traditionnelles beautés, Voilà la Chefferie Bandjoun, ici en pays Bamiléké . Tout autour des chemins, comme des ruisseaux, Taillant sinueux leurs chemins, bordés de clôtures en travaux, Et enfermant des bananiers comme des   soldats en faction Pour les protéger, mènent à une succession, Une succession de cases traditionnelles bien alignées, Soutenues par des colonnades bamilékémen t sculptées Qui autour de chaque habitat, portent comme un monde, Des toits coniques en majorité, ou ceux d’aujourd’hui à la mode. Les façades sont faites de raphia, nos bambous, Patiemment liés avec de la fibre aussi de raphia et c’est tout. Ces façades, par de motifs géométriques ornées, Qui les portent fièrement en trophée, Indiquent le sens mathématicien des peuples bamilékés. Et les portes, encadrées de panneaux sculptés, Intelligemment surélevées pour que, en furie

Poésie : J’ai eu le temps de regarder le monde

Ce que l’homme ne sait pas, c’est qu’il ne sait pas savoir ; Ce qu’il ne comprend pas, c’est ce qu’il croit devoir ; Ce qu’il ne voit pas, c’est ce qu’il croit ignorer ; Et ce qu’il ne maîtrise pas, il cherche, faible, à minorer. Ce qu’il croit avoir, est bien souvent une dette. Et ce qu’il croit posséder est alors la cause de sa perte. Lorsqu’on ne sait pas dans les choses voir, Et que dans l’ignorance on croit à autrui devoir, C’est qu’on ne sait pas que de la vérité on ignorait, Et dans l’ignorance, se donnait la force, et minorait Ce que ignorant on détruit, et en fait une perte ; Et qu’après coup, avec le temps, on regrette. J’ai eu le temps de regarder, De regarder le monde, de le sonder, Et garder en mon souvenir et voir en celui des tiers, Ces gens qui, pour enseigner, même à la terre entière Disent avec amour qu’il faut absolument comprendre, Tout ce que le désir au monde veut prendre. Ils jurent avec conviction qu’il faut, de tout savoir, Et de bien comb