Une Voix de Femme
Ce matin-là, encore chargée de la rosée, L’herbe du champ sortait de la nuit, Et l’aurore, c'est sûr, était le dernier témoin De cet acte de la providence qui apporta En ce temps de sécheresse aux végétaux Leur ration d’eau journalière. Personne, à cette heure matinale, n’avait encore Emprunté le chemin qui, à Sa’ah conduisait. Je m’y aventurais ; j’allais voir Tegni Teloghoh, Mon grand-père, beau comme un ange. J’avais l’espoir de rencontrer un autre Tegni, L’ami de mon grand-père : Tegni Kessang Lui qui me disait de ne pas oublier Sa’ah ; Que c’est de là que je suis et dois y revenir Comme on rentre chez soi, dans notre monde. L’herbe que j’écartais en m’avançant Sur ce chemin, à Le kuel Sa'ah , Chemin qu’avant moi empruntaient les anciens, Déposait sur mon complet kaki, L’eau de la rosée comme pour partager En cette saison sèche le bienfait de la providence. Seul en ce moment de la matinée, je voulus, Comme souvent sur ce chemin, le sac sur la tê...