La gouvernance démocratique en Afrique
Lorsqu'on regarde les pays africains, surtout francophones, on a l'impression qu'ici, on n'a ni compris ce qu'est « gouverner un pays », ni comment « gouverner démocratiquement ». Il y a donc lieu de se reposer la question de savoir ce qu'est gouverner un pays, et surtout, comment gouverner démocratiquement. Une dois ceci posé, on rend au compte que la pratique de la gouvernance est clanique. Que peut être un modèle convenable pour les États africains.
I – Qu'est-ce que gouverner un pays?
Gouverner un pays est, théoriquement, une tâche complexe qui implique la prise de décisions importantes et la gestion des affaires publiques. Cela comprend des responsabilités telles que:
a)-Exécutif : Le chef de l’État (comme un président ou un premier ministre) est responsable de l’exécution des lois et de la direction du gouvernement. Il supervise les ministres et les agences gouvernementales.
b)-Législatif : Le parlement ou le congrès est chargé de créer, modifier et abroger les lois. Les législateurs débattent des questions importantes et votent sur les propositions législatives.
c)-Judiciaire : Les tribunaux interprètent les lois et veillent à leur application. Ils tranchent les litiges et jugent les affaires pénales.
d)-Diplomatie : La gouvernance d’un pays implique également la gestion des relations internationales. Les dirigeants négocient avec d’autres pays, participent à des traités et représentent leur nation sur la scène mondiale.
e)-Économie et finances : Les politiques économiques, la gestion des ressources financières et la planification budgétaire sont essentielles pour la stabilité et la croissance d’un pays.
f)-Sécurité nationale : Protéger les citoyens contre les menaces internes et externes est une priorité. Cela inclut la défense militaire, la sécurité intérieure et la lutte contre toutes les formes du terrorisme dont la corruption monétaire et psychologique.
En somme, gouverner un pays nécessite une vision stratégique, des compétences en leadership et une compréhension approfondie des besoins et des aspirations de la population.
II - Qu'est-ce-que gouverner démocratiquement ?
Théoriquement, la gouvernance démocratique d’un pays repose sur des principes fondamentaux qui visent à garantir la participation active des citoyens dans le processus de prise de décision. Voici quelques éléments essentiels pour gouverner un pays démocratiquement :
a)-Élections libres et équitables : Les élections sont le pilier de la démocratie. Elles doivent être transparentes, ouvertes à tous les citoyens et se dérouler sans ingérence ni intimidation. Ce qui n'est pas le cas en Afrique, notamment en Afrique francophone.
b)-Séparation des pouvoirs : La démocratie repose sur la séparation des pouvoirs entre l’exécutif, le législatif et le judiciaire. Chaque branche doit être indépendante et équilibrée. Ici encore, l'Afrique s'illustre et les déséquilibres y sont patents.
c)-État de droit : Tous les citoyens, y compris les dirigeants, doivent respecter la loi. L’État de droit garantit que personne n’est au-dessus des règles. En Afrique ceci n'existe pas.
d)-Liberté d’expression et de la presse : Les citoyens doivent pouvoir exprimer leurs opinions librement, et les médias doivent être libres de rapporter les informations sans censure. Ceci y est discutable.
e)-Protection des droits de l’homme : Les droits fondamentaux tels que la liberté d’association, la liberté de religion et l’égalité doivent être protégés. On ne trouvera nulle part en Afrique un État qui respecte cela.
f)-Participation citoyenne : Les citoyens doivent être impliqués dans la prise de décision à travers des consultations, des débats publics et des organisations de la société civile.
g)-Représentativité : Les dirigeants élus doivent représenter la diversité de la population et agir dans l’intérêt général. Là encore, la gouvernance clanique est partout en vigueur.
h)-Il est important de noter que certains pays, bien qu’ayant des institutions démocratiques formelles, peuvent présenter des caractéristiques autoritarismes ou dictatoriales. On parle alors de "démocratures". Ceci est la caractéristique des pays africains notamment francophones, où le système d'élection est démocratique en apparence mais où la réalité du pouvoir penche vers la dictature et la suppression de l’État de droit. Ces démocratures sont un défi pour la gouvernance démocratique.
En fin de compte, la démocratie exige une vigilance constante, une participation active des citoyens et un respect profond des principes démocratiques pour garantir un gouvernement véritablement démocratique.
III - Quel modèle pour les États africains
La question de la gouvernance démocratique en Afrique est complexe et suscite des débats passionnés. Différents modèles ont été explorés, mais il n’y a pas de solution universelle. Voici quelques perspectives sur le sujet :
a)-Modèle occidental de démocratie :
-Le modèle occidental de démocratie, hérité des Lumières françaises, a été largement adopté dans de nombreux pays africains. Il repose sur des élections libres, la séparation des pouvoirs et la protection des droits de l’homme.
-Cependant, certains critiques, comme le colonel Mamadi Doumbouya, chef de la junte militaire guinéenne, estiment que ce modèle ne fonctionne pas en Afrique.
-Ils soulignent que ce modèle a été imposé et qu'il ne s'adapte pas toujours à la réalité africaine sans en proposer le sien.
b)-Démocratisation de la démocratie :
-Pour réussir la démocratie en Afrique, il est essentiel de tenir compte de l’histoire et de la structure des États africains. La décentralisation peut jouer un rôle clé en améliorant l'éfficacité des services publics dans le cadre du développement.
-La démocratie doit être adaptée aux spécificités culturelles, sociales et politiques de chaque pays africain. Il ne s’agit pas de copier-coller un modèle, mais de le personnaliser pour répondre aux besoins locaux.
c)-Défis persistants :
-Malgré les avancées démocratiques, de nombreux pays africains font face à des défis tels que les coups d’État, les irrégularités électorales et les tensions politiques.
- La consolidation de la démocratie nécessite une vigilance permanente pour garantir le respect des droits de l'homme, la transparence électorale et la participation citoyenne.
En fin de compte, la démocratie en Afrique doit être un processus dynamique, adaptatif et inclusif, prenant en compte les réalités locales et les aspirations des citoyens. Il faut ici éviter l'égoïsme qui conduit à la tribalisation de la gouvernance sous le couvert du modèle qu'au Cameroun, on a nommé le libéralisme communautaire.
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