Les Canons religieux chez les Yemba
Beaucoup se posent des questions sur la religion authentique en pays Yemba et d’aucuns doutent qu’ici, il y ait une véritable religion. Si, en effet, il y avait une véritable religion, qu’est-ce qui la fonderait et donc, quel serait ses canons ?
La compréhension du sujet voudrait que l’on dise un mot de ce qu’est un canon religieux avant de dire ce que serait le canon religieux chez les Yemba.
I - Le Canon religieux d’abord.
Un
canon religieux fait référence à un ensemble de textes, de règles ou de
principes considérés comme sacrés ou normatifs au sein d’une religion
particulière. Ces canons peuvent inclure des écritures saintes, des lois, des
rituels, des enseignements moraux et des pratiques spirituelles. Ainsi donc, le canon chrétien comprend l’Ancien
Testament qui est également une partie
de la Bible hébraïque, et le Nouveau Testament. Ces textes sont considérés
comme la parole de Dieu et guident la foi et la pratique des chrétiens.
Pour
l’islam, le Coran est le texte sacré. Il est considéré comme la parole de Dieu
révélée au prophète par l’intermédiaire de l’ange Gabriel. Les musulmans
suivent les enseignements du Coran pour leur vie quotidienne.
Pour les Bouddhistes, le Tripitaka, appelé aussi les Trois Corbeilles, est le canon theravāda. Il contient les enseignements du Bouddha et guide les pratiques des bouddhistes.
II - Canons religieux chez le Yemba
Il
n’y a pas que les trois types de canons ci-dessus évoqués. Chaque peuple de la terre a ses croyances et
ses pratiques d’où, les canons religieux yemba
On
peut dire que le canon religieux en pays yemba est constitué des textes oraux, de
règles ou de principes considérés comme sacrés ou normatifs. Considérés comme
canon, ils peuvent inclure des discours aux paroles saintes, des lois, des
rituels, des enseignements moraux et des pratiques spirituelles.
Nous savons que, comme tous les autres peuples Bamiléké, les Yemba ont une organisation religieuse traditionnelle d’une grande complexité donc ci-après quelques éléments concernant leurs croyances et pratiques :
Vénération des Ancêtres:
Les
Bamilékés en général, accordent une grande importance à leurs ancêtres. Ils ne
les considèrent pas comme des divinités, mais plutôt comme des intermédiaires
entre Dieu et les hommes. Les descendants des défunts « ancestralisés »
viennent faire des offrandes dans des lieux sacrés, notamment le lieu de crâne
au sein de la concession familiale.
Ce lieu de crâne, comme d’autres lieux considérés saints, est le site des sacrifices et des actes de vénération. Il joue un rôle central dans la spiritualité yemba.
Pratiques Religieuses:
L’ensemble de l’organisation religieuse Yemba voire bamiléké, comprend des pratiques d’initiations, de méditations et de rituels. Ils croient en la divinité suprême appelée «Ndem » le terme « NSI » voulant dire Seigneur. On entendra par exemple dire « Nsi Dem », ce qui veut dire Seigneur Dieu. Dans sa relation avec son Dem, le yemba a sa foi et invoquera directement son Dem (Dieu) et souvent, il y a entre lui et Dieu(Dem) le Nkem Nsy, le Ngui Ny. Le « Nkem Nsy » est, en quelque sorte, le « monsieur bons offices » de Dieu, c’est-à-dire « monsieur bonnes actions” ou “monsieur médiateur”. Il désigne une personne qui joue le rôle de médiateur, d’intermédiaire ou de négociateur dans une situation conflictuelle ou délicate. C’est, en d’autres termes, quelqu’un que le Ndem, choisit pour intervenir; pour faciliter la communication et la résolution de problèmes entre Dieu et les hommes. Le « Ngui Nsy », littéralement femme du Seigneur, joue le même rôle que le « Nkem Nsy » pour le monde féminin. Ceci entraine le vocabulaire ci-après :
Ndzieng kem : Mener une négociation ; et Ndzeng Nkem signifiant « Négociateur ».
En somme, la spiritualité bamiléké est profondément ancrée dans leur histoire, leurs coutumes et leurs croyances. Ils maintiennent un lien étroit avec leurs ancêtres et cherchent à établir une connexion entre le monde terrestre et le divin.
Daniel Tongning
Commentaires
Enregistrer un commentaire