La véritable histoire du Cameroun
Daniel
TONGNING
La véritable histoire du Cameroun
Avertissement
L'histoire du Cameroun, la vraie, doit être maintenant écrite enseignée pour aujourd'hui et pour demain. Elle doit être sortie du mensonge, des ténèbres pour être dans la lumière. La France a révélé la partie cachée qui a engendré la fausse histoire, l'histoire supposée et l'an un de la vraie histoire commence. Le président français, représentant la France écrit au président camerounais comme pour dire, le Cameroun et la France doivent désormais marcher dans la lumière et le Cameroun doit écrire sa vraie histoire. C'est pourquoi, il écrit: « Il me revient d’assumer aujourd’hui le rôle et la responsabilité de la France dans ces événements », souligne Emmanuel Macron dans le courrier, actant ainsi un tournant mémoriel entre les deux pays. Le président français endosse ainsi les conclusions d’un rapport d’historiens qui lui avait été remis en janvier et qui a « clairement fait ressortir qu’une guerre avait eu lieu au Cameroun, au cours de laquelle les autorités coloniales et l’armée française ont exercé des violences répressives de nature multiple ».
L’histoire du Cameroun ; la vraie, celle qui mérite le récit et qui doit être enseignée est à réécrire.
Par la voix de
son président, la France vient de reconnaitre que la France a mené une guerre
au Cameroun ; une guerre qui visait à prolonger la tutelle et qui, par
défaut, a conduit à une indépendance confisquée ; phénomène savamment
orchestré, pour maintenir le pays sous tutelle. Ainsi, pendant des décennies,
l’histoire du Cameroun a été racontée à travers des récits officiels, souvent
édulcorés, parfois déformés.
Mais
aujourd’hui, une nouvelle page s’ouvre : celle de la vérité historique, celle
qui reconnaît les luttes, les résistances, les manipulations et les silences.
Car le Cameroun n’a jamais été une colonie au sens classique du terme. Il fut
un territoire sous tutelle, un espace disputé, administré, mais jamais annexé
comme une possession.
De la tutelle à
l’indépendance confisquée
L’histoire du
Cameroun est celle d’un peuple en quête de souveraineté, dont le parcours a été
marqué par des formes complexes de domination internationale, mais jamais par
une colonisation au sens classique du terme. Contrairement à d’autres
territoires africains, le Cameroun n’a jamais été officiellement une colonie
d’une puissance étrangère. Il fut placé sous mandat, puis sous tutelle, dans un
système international qui masquait des intérêts impérialistes.
Du protectorat
allemand au mandat international
À la fin du
XIXe siècle, le Cameroun devient un protectorat allemand. Cette période est
marquée par une administration coloniale structurée, mais elle prend fin avec
la défaite de l’Allemagne lors de la Première Guerre mondiale. En 1919, la
Société des Nations confie le territoire à deux puissances : la France et le
Royaume-Uni, dans un système de mandat. Ce partage crée deux entités : le
Cameroun français et le Cameroun britannique.
La tutelle et la guerre contre l’indépendance
Après la
Seconde Guerre mondiale, le mandat devient une tutelle sous l’égide de l’ONU.
Officiellement, cette tutelle devait préparer le Cameroun à l’indépendance. En
réalité, elle servait à maintenir l’influence française sur le territoire. La
France mène alors une guerre silencieuse contre les mouvements
indépendantistes, notamment contre l’Union des Populations du Cameroun (UPC),
qui revendiquait une véritable autonomie. Cette guerre, longtemps niée, est
aujourd’hui reconnue comme une lutte contre l’émancipation du peuple
camerounais.
1 - Une
indépendance sous contrôle
Le Cameroun
accède à l’indépendance en 1960. Mais cette indépendance est rapidement
confisquée : les gouvernements successifs restent alignés sur les intérêts
français. Les élites politiques jurent fidélité à la France, et les structures
de pouvoir restent largement influencées par l’ancienne puissance tutélaire.
L’indépendance devient une façade, derrière laquelle se perpétue une forme de
néo-tutelle.
2 - Réécrire et
enseigner la vraie histoire
Aujourd’hui, une nouvelle génération d’intellectuels et de citoyens camerounais réclame que la véritable histoire soit enfin écrite et enseignée. Une histoire qui reconnaît les luttes, les résistances, et les manipulations diplomatiques. Une histoire qui affirme haut et fort : le Cameroun n’a jamais été une colonie, mais un territoire sous mandat, sous tutelle, et sous influence jusqu’à ce que le peuple reprenne la plume pour écrire son propre récit.
II - La guerre
contre l’UPC et les relations franco-camerounaises après
1960.
1 - La guerre
contre l’Union des Populations du Cameroun (UPC)
L’UPC, fondée
en 1948, est le principal mouvement indépendantiste du Cameroun. Dirigée par
des figures emblématiques comme Ruben Um Nyobè, Félix-Roland Moumié et Ernest
Ouandié, l’UPC prône une indépendance totale, sans compromis avec les
puissances tutélaires.
Les
revendications de l’UPC :
- Fin de la
tutelle française.
- Réunification
du Cameroun français et britannique.
- Justice
sociale et souveraineté populaire.
Mais ces idées
dérangent. Dès les années 1950, la France considère l’UPC comme une menace. En
1955, le parti est interdit. S’ensuit une guerre de l’ombre : répression,
assassinats, exils forcés.
2 - Une guerre
non déclarée :
Ruben Um Nyobé,
est assassiné en 1958 par l’armée française dans la forêt de Boumnyebel.
Félix-Roland
Moumié, empoisonné au thallium en 1960 à Genève par un agent des services
secrets français.
Ernest Ouandié,
capturé et exécuté publiquement en 1971, dernier symbole de la résistance
armée.
Cette guerre,
longtemps niée, est aujourd’hui reconnue comme une opération militaire visant à
écraser l’aspiration populaire à une indépendance réelle. Elle a laissé des
milliers de morts et un silence historique que le Cameroun commence à briser.
II - Les
relations franco-camerounaises après 1960 : une indépendance sous tutelle
Le Cameroun accède
à l’indépendance en 1960, avec Ahmadou Ahidjo comme premier président. Elle
marque officiellement la fin de la tutelle. Mais dans les faits, la France
conserve une influence majeure.
1 - Les
mécanismes de contrôle :
- Accords de
coopération militaire : la France forme les forces armées camerounaises et
intervient en cas de crise.
- Contrôle
économique : le franc CFA, les entreprises françaises, et les contrats miniers
assurent une dépendance financière.
- Soutien
politique : la France appuie les régimes en place, même autoritaires, tant
qu’ils garantissent ses intérêts.
Ahidjo, puis
Paul Biya, gouvernent avec l’appui discret mais constant de Paris. Les
opposants sont marginalisés, et les mouvements de contestation sont souvent
réprimés avec l’aval tacite de la France.
2 - Vers une
réappropriation de l’histoire
Aujourd’hui,
des voix s’élèvent pour dénoncer cette relation asymétrique. Des historiens,
des artistes, des militants réclament :
- La reconnaissance officielle des crimes
commis pendant la guerre contre l’UPC.
- La révision
des accords de coopération.
- Une réécriture des manuels scolaires pour enseigner la vraie histoire.
II - Pour la vraie histoire, un projet pédagogique
1 - Projet
pédagogique pour l'école
- Le Cameroun,
une indépendance confisquée
Objectifs
pédagogiques
- Comprendre
les étapes historiques de la tutelle et de l’indépendance du Cameroun.
- Identifier
les acteurs clés de la lutte pour l’indépendance.
- Analyser les
mécanismes de domination post-indépendance.
- Développer
l’esprit critique face aux récits officiels.
- Encourager la réappropriation de l’histoire nationale.
2 – Des séquences
en 5 séances
Séance 1 : Le
Cameroun sous mandat et tutelle
Contenu :
- Le
protectorat allemand.
- Le mandat de
la Société des Nations (France et Royaume-Uni).
- La tutelle de
l’ONU.
3 – Les Activité
:
- Frise chronologique
à construire en groupe.
- Carte du
Cameroun à annoter (zones française et britannique).
Séance 2 :
L’UPC et la lutte pour l’indépendance
Contenu :
- Création de
l’UPC.
- Portraits de
Ruben Um Nyobè, Félix-Roland Moumié, Ernest Ouandié.
- Répression
française et guerre non déclarée.
Activité :
- Lecture de
lettres ou discours de Ruben Um Nyobè.
- Débat :
“L’indépendance doit-elle se négocier ou se conquérir ?”
Séance 3 :
L’indépendance confisquée
Contenu :
- Indépendance
en 1960.
- Rôle de la
France dans les gouvernements postindépendance.
- Accords de
coopération et dépendance économique.
Activité :
- Étude de
documents : extraits d’accords franco-camerounais.
- Jeu de rôle :
simulation d’un conseil de ministres en 1960.
Séance 4 :
Mémoire et reconnaissance
Contenu :
- Assassinat
des leaders de l’UPC.
- Silence
historique et oubli volontaire.
- Réparations
et reconnaissance des crimes.
Activité :
- Création
d’une affiche “Justice pour les héros oubliés”.
- Rédaction
d’une lettre ouverte au ministère de l’Éducation.
Séance 5 :
Réécrire l’histoire
Contenu :
- Réflexion sur
les manuels scolaires.
- Importance de
l’histoire dans la construction de l’identité.
Activité :
- Les élèves
rédigent un chapitre alternatif pour un manuel d’histoire.
- Présentation
orale : “Voici l’histoire que nous voulons enseigner.”
Ressources
complémentaires
- Films : Le
silence des héros, L’indépendance confisquée (documentaires).
- Livres :
Mémoire du Cameroun de Mongo Beti, Um Nyobè, le prophète assassiné.
- Témoignages : interviews de survivants et militants.
4 – Évaluation
- Participation
aux débats et activités.
- Création de
productions écrites ou visuelles.
- Présentation finale du chapitre réécrit.
Projet pédagogique pour le Secondaire
Titre : Le
Cameroun, une indépendance confisquée Niveau : Collège / Lycée Durée : 5
séances (1h chacune)
Objectifs : Comprendre
les étapes historiques de la tutelle et de l’indépendance du Cameroun.
- Identifier
les acteurs clés de la lutte pour l’indépendance.
- Analyser les
mécanismes de domination postindépendance.
- Développer
l’esprit critique face aux récits officiels.
- Encourager la
réappropriation de l’histoire nationale.
Les Séquence
pédagogique
Séance 1 : Le Cameroun
sous mandat et tutelle
- Contenu : Le
protectorat allemand, mandat de la SDN, tutelle de l’ONU.
Activité :
- Frise
chronologique collaborative.
- Carte du
Cameroun à annoter (zones française et britannique).
Séance 2 :
L’UPC et la lutte pour l’indépendance
- Contenu :
Création de l’UPC, portraits des leaders, répression française.
Activité :
- Lecture de
discours de Ruben Um Nyobè.
- Débat :
“L’indépendance doit-elle se négocier ou se conquérir ?”
Séance 3 : L’indépendance confisquée
Contenu :
Indépendance en 1960, accords de coopération, influence française.
Activité :
- Étude de
documents historiques.
- Jeu de rôle :
conseil de ministres fictif en 1960.
Séance 4 :
Mémoire et reconnaissance
Contenu :
Assassinat des leaders, silence historique, justice mémorielle.
Activité :
- Création
d’affiches “Justice pour les héros oubliés”.
- Rédaction
d’une lettre ouverte au ministère de l’Éducation.
Séance 5 :
Réécrire l’histoire
Contenu :
Réflexion sur les manuels scolaires et la mémoire collective.
Activité :
- Rédaction
d’un chapitre alternatif pour un manuel d’histoire.
- Présentation
orale : “Voici l’histoire que nous voulons enseigner.”
Les ressources complémentaires
- Films : Le
silence des héros, L’indépendance confisquée.
- Livres :
Mémoire du Cameroun (Mongo Beti), Um Nyobè, le prophète assassiné.
- Témoignages :
interviews de survivants et militants.
Évaluation
- Participation
aux débats et activités.
- Création de
productions écrites ou visuelles.
- Présentation
finale du chapitre réécrit.
Projet pédagogique – Primaire
Titre : Le
Cameroun, un pays courageux Niveau : Cycle 3 (CM1 – CM2) Durée : 3 séances (45
min chacune) Objectifs : Découvrir les grandes étapes de l’histoire du
Cameroun.
- Comprendre la
notion de liberté et d’indépendance.
- Valoriser les
héros nationaux.
- Stimuler la
curiosité et la créativité.
Séquence simplifiée
Séance 1 : Le
Cameroun avant l’indépendance
Contenu : Le
Cameroun était dirigé par d’autres pays (Allemagne, France, Royaume-Uni).
Activité :
- Colorier une
carte du Cameroun.
- Frise illustrée
à compléter.
Séance 2 : Les
héros du Cameroun
Contenu : Qui sont Ruben Um Nyobè, Félix Moumié,
Ernest Ouandié ?
Activité :
- Lecture d’un
texte adapté sur les héros.
- Dessiner un
portrait ou une scène de leur vie.
Séance 3 : Le
Cameroun aujourd’hui
Contenu : Le
Cameroun est indépendant, mais il a dû se battre pour cela.
Activité :
- Écrire une
carte postale : “Je suis fier(e) d’être Camerounais(e)”.
- Chanter une
chanson patriotique ou créer un poème.
Ressources adaptées
- Livret
illustré : Les héros du Cameroun racontés aux enfants.
- Vidéo courte
: L’histoire du Cameroun en 5 minutes.
- Activités
manuelles : coloriages, puzzles historiques.
Évaluation
- Participation
aux activités.
- Création d’un
petit livret “Mon Cameroun” à emporter à la maison.
Livret
: *Mon Cameroun
À
imprimer en format A4 recto-verso, plié en deux pour former un livret de 6
pages.
Page
1 : Couverture
Titre
: MON CAMEROUN
Prénom
: _____________________
Classe
: _____________________
Année
scolaire : _______________
[Illustration
à colorier : Drapeau du Cameroun + carte du pays]
Page
2 : Je découvre mon pays
Le
Cameroun est un pays d’Afrique centrale.
Il
a des montagnes, des forêts, des plages et des savanes.
Sa
capitale est Yaoundé. La plus grande ville est Douala.
-
Colorie la carte du Cameroun.
-
Entoure la capitale et dessine un symbole pour chaque région (arbre, montagne,
poisson…).
Page
3 : Le Cameroun avant l’indépendance
-
Avant, le Cameroun était dirigé par d’autres pays.
-
Il a été un protectorat allemand, puis placé sous mandat français et
britannique.
-
Mais les Camerounais voulaient être libres !
Complète
la frise :
-
1884 : Protectorat allemand
-
1919 : Mandat confié à la France et au Royaume-Uni
-
1960 : Indépendance du Cameroun
Dessine
un drapeau pour chaque étape.
Page
4 : Les héros du Cameroun
Voici
trois héros qui ont défendu l’indépendance du Cameroun :
⭐ Ruben Um Nyobè
⭐ Félix-Roland Moumié
⭐ Ernest Ouandié
Ils
ont parlé, écrit et combattu pour que le Cameroun soit libre.
-
Choisis ton héros préféré et dessine son
portrait.
-
Écris une phrase : “Je remercie _______ parce qu’il/elle a…”
Page
5 : Le Cameroun aujourd’hui
Aujourd’hui,
le Cameroun est un pays indépendant.
Mais
il a encore des défis à relever : justice, paix, éducation…
Complète
la phrase :
“Moi,
je veux que le Cameroun soit un pays où…”
Dessine
ton rêve pour le Cameroun : une école, une forêt protégée, des enfants heureux…
Page
6 : Je suis fier(e) d’être Camerounais(e)
Le
drapeau du Cameroun a trois couleurs :
-
Vert pour la forêt
-
Rouge pour l’unité
-
Jaune pour le soleil
Invente
un slogan ou un poème : “Mon Cameroun, c’est…”
Écris
une carte postale à ta famille : “Bonjour ! Aujourd’hui j’ai appris que…”
_____________
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