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Ô Cameroun mon pays où vas-tu…: Pour Vanessa Tchatchou

Le soir se lève et couvre de son manteau Les terres boisées des montagnes et plateaux De mon pays, terre chérie mais pays meurtri Par des affaires dénoncées par des cris Que les affairés tentent d’étouffer sans gêne. Pays meurtri, pays malade de ses gènes Pays aux milles possibilités bridées Qui marche comme une fille sans idées Vers un époux au comportement suicidaire Comme un désespéré pendu au réverbère. Dans les rues le peuple s’avance désarmé, La famine le ronge et il est affamé. L’insécurité le menace et il a peur, La mort le harcèle mais il tient à sa grandeur, Et cherche qui lui apportera et dira la vérité. Les familles à l’hôpital, et les filles à la maternité cherchent la santé et materner les bébés dans la joie, Mais, la maladie et l’enlèvement y font la loi Et, pleurant, elles cherchent en vain en leur Tutrice, Cette République, l’aide depuis éteinte de sa protectrice. Ô Cameroun mon pays, où vas-tu  ainsi  et honteux Sur le chemin d'un déploie

Ici, le Futur a Commencé de Daniel Goldberg

La Librairie la Traverse à La Courneuve aime les poètes et les écrivains. Elle aime les recevoir et partager leurs idées et pensées avec ses amis, ses supporters, ses lecteurs et ses clients. Hier soir, 17 mars 2012, elle recevait l’auteur d‘« Ici Le Futur a Commencé »: Daniel Goldberg. L’écrivain, Daniel Goldberg est, comme il expliquait pendant le débat, l’enfant de la Courneuve devenu enseignant à l’Université. Il est depuis élu local et député depuis 2007. Après ses expériences d’enfant, d’enseignant, d’élu local et de député de son pays, n’était-il pas normal qu’il apportât sa vision des choses de la vie de son département, de son pays et fît connaître ses propositions pour la construction de l’avenir? La Librairie La Traverse l'a reçu : une rencontre-débat. Ici, la littérature politique donnait à la culture une dimension supplémentaire, et à l’auditoire, une occasion d’apprendre et de débattre sur la marche de la société. Le livre, son livre, c’est le résultat d’une p

Propos sur la poésie philosophique

Mon oncle en lisant l’un de mes poèmes, m’a demandé si, comme certains, ils appartenaient à la catégorie de la poésie philosophique et, qu’était-ce une poésie philosophique. Sur l’instant, comme dépourvu, et n’ayant sur le sujet et sur le champ qu'une idée, celle que j’avais de la vérité de la vie à lui proposer, je lui répondis par le propos que voici : La poésie philosophique, lui déclarais-je alors, est celle  qui se propose de prêter aux matières de la philosophie, le charme des vers, fût-ce les plus abstraites. Pourquoi mon poème, ou son philosophisme caché ou déclaré c’est-à-dire, sa manie à faire de la philosophie, aurait-il provoqué son étonnement ? Je le dis parce que, c'était bien un étonnement. Et pourquoi s’était-il ainsi interrogé sur le langage de mon poème ? J’entendais dans sa voix et en l'idée que cachaient ses questions, le doute sur la capacité du langage poétique à  convenir aux exigences de la vérité philosophique. Je sais, en effet, que la poésie es

Eloge à Dschang

Nah Teloh avait réfléchi toute la nuit. Il n’arrivait pas à comprendre le monde qu’il avait vu et ratifié mais qu’il vivait à présent comme une injustice que lui infligeait l’existence depuis qu’il quittât les bords de Dschang Wata. Il est vrai que, la veille, il avait arpenté les chemins du bois de Vincennes, ce bois à la lisière Est de Paris, Paris qu’il aimait et le bois de Vincennes, un lieu qu’il aimait visiter lorsqu’il avait le cœur triste. Il avait, ce jour-là, parcouru ce bois en long et en large, et eut un entretien du regard avec plusieurs espèces végétales pour calmer son âme. Ce n'était pas, il est vrai, le bois de cette colline, peuplée des goyaviers, la colline qui est juste à la lisière du Centre Climatique de Dschang et qu'il aimait visiter, et trouvait du plaisir à emprunter aux goyaviers, leurs fruits jaunes, sucrés et exquis. Oui, il n’était pas à Dschang. Cette ville, Dschang, au Cameroun, lui manquait. Dschang, c’est sa ville natale, son pays, anc

La Philosophie Yemba et la Douleur Amoureuse

Ce soir là, nous racontions et écoutions des histoires d’amour. C’elles qui me donnèrent le plus à réfléchir furent celles d’immenses déceptions en premier, ensuite celles issues d’intenses amours qui ensorcellent et encore mieux celles d’amour subis ou difficilement déclarables. Je voyais alors de malades dans un cas mais des gens très vertueux dans l’autre. Lorsque le petit groupe que nous étions eût fini de dire ses histoires, Oncle Wou Leko remarqua que, c’était un ensemble de complaintes, de douleur dont le caractère social avait des implications sur la vie. Il y vit un sujet de réflexion par la constitution en quelques textes oraux, ceux que nous venions de dire en langue Yemba, mais des textes qui n’existaient que dans la mémoire de ce peuple. Il se demanda si, par ces complaintes, Nnoh choung neh (groupe de parole) ne posait pas, en définitive, des questions sur l’état de l’âme et n’examinait pas en même temps, par ces textes et par d’autres qui peuvent être de langues écrit

Poésie: Je ne fais pas les choses comme les autres

J’ai, dit-on avec acharnement, le geste maladroit, Je fais des choses qu'on aimerait trouver à l’endroit Et les langues pointilleuses en savent quelque chose, Et en cela savent aussi me vilipender en grandes doses. Je ne fais pas les choses comme les autres Et le plus grand de mes pourfendeurs, du sien sait mettre La poudre qui, avec l’étincelle aux oreilles fait boum ; Ce qui pousse le miséricordieux à m’apporter son maximum  Pour que j'aie des pensées élevées et des yeux essuyés Et, à ces jeux-là, jamais, ne se sont  jamais ennuyés. J’ai, dit-on la parole, oui la parole maladroite Et dans la bagarre, je ne donne aucun coup de droite. Pour le coup, j’ai cru qu’on ne m’aimait pas; Mais d’un mouvement ou deux, faits à la fois d’un pas, J’ai vu que chacun  me voulait du bien et surtout parfait, Et que, ce que du bien je fais, doit être doux comme du lait. Je ne fais pas les choses comme voudraient les autres Et les gens disent que je ne

Poésie: Peu de gens croient le pauvre capable de faire l'aumône

Mon pauvre ! Qui s’arrêtera pour t’écouter ; Qui, d’entre les riches, pour entendre ta déclaration ! Une déclaration d’amour offrant ton amitié Qui s’arrêtera, reconnaissant, sans te prendre en pitié Et sans t’exposer au soleil de l’indignation ? Qui, oui, s’arrêtera, non plus pour douter, Pour douter, mon pauvre, de ta bonne intention, Mais pour ton bon cœur, et pour t’entendre murmurer, Comme dans la dernière édition Du journal, des mots, des bonnes choses , L’amour, qu’en convenables doses, Toi, le pauvre chuchotes humblement, En respectant le haut de la grandeur D’où, tout de magnificence vêtus et superbement, Les grands ont de la peine à montrer leur pudeur. Qui s’arrêtera pour prendre l’aumône que toi, tu tends, Au riche, prochain que tu aimes, et fais ta déclaration : Une déclaration d’amitié et d’amour que n’entend Celui-là qui te croit bien pauvre, Et prend ton offre comme une provocation, Une offense inacceptable, et pass