L'AFRIQUE QUE JE HAIS
L’Afrique
que je hais,
Celle du silence,
Celle du silence,
Celle
qui ne s’aime pas,
Celle
que les autres peuvent impunément insulter,
Celle
qui, sans broncher accepte l’humiliation,
Celle
qui aliène sa dignité contre la bonté,
L’Afrique
que les autres méprisent ;
Celle
de l’indifférence.
L’Afrique
que je hais ;
Celle
des Africains qui encore, esclavagent
Celle
qui vend ses enfants,
Celle
qui se tait lorsque les siens souffrent,
Celle
des dirigeants qui se taisent lorsqu’en captivité
Ses enfants
sont gardés, violés et martyrisés ;
Celle
qui oublie sa religion et adopte celle des esclavagistes ;
Celle
qui ne sait plus dire bonjour en sa langue.
L’Afrique
que je hais,
C’est
celle qui, elle-même, se mésestime ;
Celle
qui toujours aime dire qu’elle a été colonie,
Celle
qui maudit son bourreau mais mange dans sa main ;
Celle
qui dit être libre, et aurait voulu être morte
Si elle
ne l’était pas, mais se soumet heureux à la servitude ;
Celle
qui se complaît dans la compagnie de ses exploiteurs
Celle
qui vend son droit contre le confort,
Celle
qui, prétextant de sa pauvreté, toujours se complaint
Celle
qui ne se défend pas et sous-traite sa défense ;
Celle
des Africains qui refusent la critique,
Torturent ses démocrates, divinisent ses dirigeants ;
Empêchent
les manifestations d’humeur ;
L’Afrique
donneuse de leçons et éternelle demandeuse d’aide.
L’Afrique
que je hais,
Celle
qui n’invente pas ; ne fait rien pour, et sans projet,
Court
vers l’horizon vide d'honneur, mais riche en désolation,
Celle
des Africains qui ne jurent que par l’Etranger,
L’Etranger
avec qui ils appauvrissent la riche Afrique.
L’Afrique
qui, comme une fille déshonorée,
Précipitée
sur le pavé, se complaint dans la débauche
Comme
si elle était la prisonnière de la fatalité.
Jeunesse
d’Afrique, ne regarde plus ton nombril ;
Lèves
ta tête, ouvres tes yeux et regardes bien ;
Ces
gouvernants menteurs, éternels aux pouvoirs,
Complices
silencieux de ton malheur !
Ouvres
les yeux, écarquilles-les ; regardes le monde et bats-toi,
Ouvre
ta bouche, dis et montre ton intelligence, ta force,
Parle
et agis en toi, sur toi, dans ton milieu et dans ton pays ;
Défends
ta culture, chasse les usurpateurs et prends ta place,
Ton dû
dans le concert des civilisations.
Ton bonheur
est sous tes pieds ;
Il
est partout dans ton pays.
La
fuite ne t’aidera pas,
La
résignation te détruira
Et
ton ennemi fera de toi son esclave.
Sa
religion ne l’en dissuadera pas
Car,
il ne craint pas et se proclame bon croyant,
Et pour
son âme, donne aux siens l’aumône.
L’Afrique
que j’aime, c’est celle qui en tout se libère ;
Celle
qui brise toutes les chaînes,
Sort
des prisons, détruit les pénitenciers
L’Afrique
qui se bat et refuse la pitié,
Celle
qui poursuit les esclavagistes et les combat,
Celle
qui ne veut plus d’humiliation ;
Celles
des Africains qui ne vendent pas leurs frères.
Celle
qui est crainte, qui aime et qui protège
ses enfants ;
Celle
des matins heureux, de la dignité affirmée et partout défendue.
Daniel
Tongning
Le 02
décembre 2017
Commentaires
Enregistrer un commentaire