La force des tyrans

Dans ce pays, s’impose la volonté du prince.

La liberté, naturelle, n’y est pas partagée;

La servitude y est davantage appréciée.


La servitude retire l’obligation de la responsabilité,

Bien cultivée, elle est plus confortable que la liberté.

Elle donne une authentique routine,

Interdit de se poser trop de questions.

 

Elle est moins exigeante que la liberté,

Cette puissance. Elle renvoie à l’expression,

A la religion, à la politique, à la culture.

Elle est ce qui fait la dignité, le droit, la vie

 

La servitude est réconfortante et apaisante.

Sa victime, le peuple, dit qu’elle est douce

Ne s’accompagne pas d’une répression trop forte.

Que néanmoins, c’est le despotisme.

 

Le peuple, foule innombrable d’hommes semblables,

Egaux sans doute, qui tournent sans repos sur eux-mêmes

Pour se procurer d’éphémères et vulgaires plaisirs

Pour et toujours se remplirent leurs âmes ;

Disent que cela leur suffisent quand la liberté,

Toujours, vise la grandeur et la magnanimité.

 

Quoi qu’en dise le peuple, quoi qu’il démente,

L’homme a une inclination naturelle pour la servitude,

Préfère aux pieds du tyran, son maître, se courber,

Pour s’enivrer, servile, de la puanteur de ses désires

Et félicité d’être toujours la consentante victime.

C’est connu, c’est la force des tyrans et cela explique

Qu’ils ne soient que très rarement renversés.

 

Daniel TONGNING

19 mars, an 2021

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Les Canons religieux chez les Yemba

BUEA

Propos sur la poésie philosophique