CAMEROUN: Quand la gouvernance oublie son peuple

Le Cameroun est un pays magnifique. Des paysages à couper le souffle, une richesse culturelle incroyable, et un peuple chaleureux, résilient, plein de talents. Mais derrière cette beauté, il y a une douleur silencieuse : celle d’un peuple floué par sa propre gouvernance. 

Je ne parle pas ici d’un simple mécontentement politique. Je parle d’un système qui, depuis trop longtemps, tourne le dos à ceux qu’il est censé servir.  

Un pouvoir trop centralisé 

Au Cameroun, le président ne dirige pas seulement le pays : il incarne l’État. Tout passe par lui, ou presque. Les décisions publiques sont souvent présentées comme des « faveurs » accordées par les autorités, et non comme des droits fondamentaux. Résultat ? Une culture de dépendance, où les citoyens doivent remercier pour ce qui devrait être normal : des routes, des écoles, des soins. 

Et les institutions ? Elles sont censées équilibrer le pouvoir. Mais quand elles sont contrôlées ou muselées, elles deviennent des outils de domination plutôt que de protection.  

Où va l’argent du peuple ? 

En 2023, la Chambre des Comptes a révélé que la majorité des rapports budgétaires du gouvernement étaient incomplets ou carrément faux. Oui, faux. Comment peut-on planifier un avenir quand les chiffres eux-mêmes sont truqués ? 

Pendant ce temps, les prix montent, les salaires stagnent, et les familles peinent à joindre les deux bouts. Ce n’est pas une fatalité économique : c’est le résultat d’une mauvaise gestion, d’un manque de transparence, et d’une corruption qui gangrène le système.  

Des crises qui divisent

La crise anglophone est l’un des exemples les plus tragiques de cette gouvernance défaillante. Depuis 2016, des milliers de morts, des villages détruits, des familles déplacées. Et tout ça parce qu’un dialogue sincère n’a jamais été engagé. 

Ajoutez à cela le tribalisme, les discriminations ethniques, et vous obtenez un climat social tendu, où l’unité nationale est mise à rude épreuve.  

Mais le peuple ne dort pas

Heureusement, tout n’est pas sombre. Des voix s’élèvent. Des avocats comme Maître Richard Tfou, des journalistes courageux, des artistes engagés, des jeunes qui refusent de se taire. Les réseaux sociaux sont devenus des armes de mobilisation, des espaces de vérité. 

Le peuple camerounais est debout. Il réclame une gouvernance juste, une justice indépendante, une reconnaissance de sa diversité, et surtout… du respect.  

Et maintenant ? 

Le changement ne viendra pas d’en haut. Il viendra de nous. De nos voix, de nos choix, de notre capacité à dire « assez ». Le Cameroun mérite mieux. Et ce mieux, c’est à nous de le construire, parce qu’un peuple qui connaît sa valeur ne se laisse pas flouer éternellement. 

 



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