L’irrationalité camerounaise : mode d’emploi d’un chaos qui fonctionne
Au Cameroun, l’absurde n’est pas une anomalie. C’est un mode de fonctionnement. Une constante du paysage. Une logique parallèle qui, à force de répétition, devient normale. Un pont s’effondre trois mois après son inauguration ? Pas de panique. L’administration a "pris acte" et promet une "enquête approfondie". Un enseignant contractuel n’est pas payé depuis huit mois ? On lui demande... de faire preuve de patience. Bienvenue dans un pays où l’irrationnel ne choque plus : il fait partie du décor. Mais pourquoi ? Et surtout : comment ça tient encore debout ? Quand l’anormal devient banal Au fil des années, les Camerounais ont appris à vivre dans le paradoxe permanent. Ce n’est pas que rien ne fonctionne. C’est que rien ne fonctionne comme prévu. Les administrations sont lentes, les institutions souvent impuissantes, les règles changent sans prévenir. Mais malgré tout ça, les gens avancent. Ils s’adaptent. Ils créent. Et plutôt que de crier au scandale chaque fois que ...