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Le communautarisme contre la nation camerounaise : une réflexion politique et philosophique

Introduction Le Cameroun, souvent qualifié d’« Afrique en miniature », est une nation riche de plus de 250 groupes ethniques, une diversité linguistique impressionnante, et une mosaïque culturelle unique. Pourtant, cette pluralité, loin d’être toujours une force, devient parfois le terreau de tensions identitaires et de replis communautaires. Le communautarisme, entendu comme la primauté des intérêts d’un groupe sur ceux de la nation, semble s’imposer dans les dynamiques politiques et sociales du pays. Cette tendance soulève une question fondamentale : le communautarisme est-il un obstacle à la construction d’une nation camerounaise unie et inclusive ? À travers une réflexion politique et philosophique, cet essai explore les tensions entre particularisme identitaire et idéal national, tout en esquissant des pistes pour une cohésion durable. I . Le communautarisme : entre revendication identitaire et fragmentation politique A. Une logique électorale fondée sur l’appartenance Au ...

Le jour glorieux

Le Jour Glorieux  Pour qu’il soit, il faut qu’il y ait un jour, Le jour glorieux, pour y être, il faut un jour.   Puis une nuit, et encore un jour,   Et si celui qui arrive est son tour,   Regarde si l’heure est au rendez-vous N’est-ce pas aller à la rencontre ? Le temps ne se donne pas, il se mérite.   Le jour glorieux ne surgit pas, il se prépare. Jour glorieux, jour de conquête,   Jour glorieux, temps de la délivrance,   Jour glorieux, avènement de la liberté,   Jour glorieux, célébration de la renaissance. Ce jour n’est pas un hasard,   Il est le fruit de mille refus,   De mille pas vers la lumière,   Et d’un seul cri : Assez ! Qui a dit qu’on peut être à perpétuité soumis ?   Et la servitude, vice si orgueilleux, sert-elle le bonheur ?   La servitude, malice, craint la vérité,   Et n’émerge que pour mourir sous la lumière. Pourquoi plier quand l’esp...

Réflexion philosophique : La lâcheté face à la gouvernance par la tricherie

La tricherie, lorsqu’elle devient principe de gouvernance, n’est plus une simple déviation morale : elle est l’inversion du pacte social. Elle transforme le pouvoir en mascarade, la loi en outil de domination, et la vérité en variable stratégique. Mais ce qui permet à cette tricherie de s’installer durablement, ce n’est pas seulement la ruse des gouvernants, c’est la lâcheté des gouvernés. I - La tricherie comme fondement du pouvoir Dans une démocratie authentique, le pouvoir repose sur la légitimité, c’est-à-dire sur la reconnaissance libre et éclairée des citoyens. Mais lorsque cette légitimité est usurpée, par le mensonge, la manipulation, la corruption, le pouvoir devient simulacre. Il ne repose plus sur le consentement, mais sur l’illusion. La gouvernance par la tricherie est une forme de nihilisme politique : elle nie la valeur de la vérité, la dignité du citoyen, et la finalité éthique de l’État. Elle transforme la politique en jeu cynique, où seuls comptent les résultats, jamai...

La primauté des intérêts économiques dans la posture américaine face à la Russie : pragmatisme stratégique ou déclin de l’influence normative ?

  Introduction   Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, la diplomatie américaine a connu une inflexion notable. Si l’administration Biden a initialement adopté une posture ferme, articulée autour de sanctions économiques et d’un soutien militaire à Kyiv, des signaux récents indiquent une réorientation stratégique. Cette évolution, marquée par une pondération du discours et une priorisation des intérêts économiques, interroge la capacité des États-Unis à maintenir leur rôle de puissance normative face à une Russie qui mobilise ses leviers énergétiques et géoéconomiques avec efficacité. I - Mutation de la diplomatie américaine : vers une logique de désescalade économique La non-signature par Washington d’une déclaration de l’OMC condamnant explicitement l’agression russe constitue un indicateur fort de cette réorientation. Ce choix s’inscrit dans une logique de désescalade diplomatique, visant à préserver les canaux de négociation bilatéraux et multilatéraux...

Présidentielle 2025 au Cameroun : quand les mots deviennent des armes politiques

Sur Facebook, une réflexion signée par Monsieur Famé DONGO a attiré l’attention   : «   La candidature du MANIDEN a é t é rejet é e pour pluralit é d ’ investiture et non pour pluralit é de candidature. Nuance, il faut faire la distinction s é mantique selon une vision aristotélicienne de la sémiologie linguistique.   » Cette phrase soul è ve une question essentielle   : à quel moment le langage é lectoral devient-il un outil strat é gique d ’ exclusion, plut ô t qu ’ un vecteur de d é mocratie   ?  Deux termes, deux réalités  Dans le champ politique, candidature et investiture ne désignent pas la même chose.  Une candidature est une expression individuelle. C’est un citoyen qui se lance dans la course électorale, avec ou sans soutien.  Une investiture, en revanche, est un sceau officiel posé par un parti. Elle confère une légitimité institutionnelle et traduit une volonté collective.  Alors que la pluralité de candidatures est souvent célébrée comme un sig...

L’affaiblissement diplomatique et géostratégique du Cameroun

Le Cameroun, longtemps considéré comme un pilier de l’Afrique centrale, semble aujourd’hui en perte de vitesse sur le plan diplomatique et géostratégique. Malgré une position géographique stratégique, une diversité culturelle riche et un potentiel économique notable, le pays peine à affirmer son leadership régional et à maintenir une image positive sur la scène internationale. Cette régression s’explique par une combinaison de facteurs internes et externes, allant de la mauvaise gouvernance à une diplomatie peu proactive, en passant par des défis sécuritaires majeurs.  I. Une diplomatie en retrait  La diplomatie camerounaise est qualifiée de discrète, par les observateurs est défensive. Elle manque de dynamisme et de stratégie proactive, ce qui limite son rayonnement international. Alors que le Cameroun aurait pu jouer un rôle moteur dans l’intégration régionale, il se retrouve marginalisé dans plusieurs instances communautaires. L’exemple de la Bourse des Valeurs Mobilières d...

CAMEROUN: Quand la gouvernance oublie son peuple

Le Cameroun est un pays magnifique. Des paysages à couper le souffle, une richesse culturelle incroyable, et un peuple chaleureux, résilient, plein de talents. Mais derrière cette beauté, il y a une douleur silencieuse : celle d’un peuple floué par sa propre gouvernance.  Je ne parle pas ici d’un simple mécontentement politique. Je parle d’un système qui, depuis trop longtemps, tourne le dos à ceux qu’il est censé servir.   Un pouvoir trop centralisé  Au Cameroun, le président ne dirige pas seulement le pays : il incarne l’État. Tout passe par lui, ou presque. Les décisions publiques sont souvent présentées comme des « faveurs » accordées par les autorités, et non comme des droits fondamentaux. Résultat ? Une culture de dépendance, où les citoyens doivent remercier pour ce qui devrait être normal : des routes, des écoles, des soins.  Et les institutions ? Elles sont censées équilibrer le pouvoir. Mais quand elles sont contrôlées ou muselées, elles deviennent des...